> Je m'appelle Victoria Halimi
je suis architecte diplômée d'état.
Je fais de la photographie et de la vidéo.
Je vis et travaille à Paris.
Celle qui a été dévorée
> LIVRES
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« Tire la chevillette, la bobinette cherra. »
Le petit Chaperon rouge tira la chevillette, et la porte s'ouvrit.
Le loup, la voyant entrer, lui dit en se cachant dans le lit sous la couverture : « Mets la galette et le petit pot de beurre sur la huche, et viens te coucher avec moi. »
Le petit Chaperon rouge se déshabille, et va se mettre dans le lit, où elle fut bien étonnée de voir comment sa mère-grand était faite en son déshabillé. Elle lui dit :
« Ma mère-grand, que vous avez de grands bras !
— C'est pour mieux t'embrasser, ma fille.
— Ma mère-grand, que vous avez de grandes jambes !
— C'est pour mieux courir, mon enfant.
— Ma mère-grand, que vous avez de grandes oreilles !
— C'est pour mieux écouter, mon enfant.
— Ma mère-grand, que vous avez de grands yeux !
— C'est pour mieux voir, mon enfant.
— Ma mère-grand, que vous avez de grandes dents !
— C'est pour mieux te manger. »
Et en disant ces mots, ce méchant loup se jeta sur le petit Chaperon rouge, et la mangea.
Celle qui a été dévorée se jura que jamais plus elle ne quittera le chemin pour courir dans les bois.
Texte : extrait du Petit Chaperon Rouge de Charles Perrault
victoria h.
Oostende, gris-vert
les friches
Une ville.
Coupée en deux depuis deux siècles.
Au milieu, un no-man’s land.
Rails couverts par la mauvaise herbe.
Hangars abandonnés.
Ferme en ruine.
Et si c’était ça les ingrédients de la nouveauté ?
C’est à partir des fragments de son histoire que la ville se régénère. Du XVIIIe au XXe siècle, des axes se tracent. Puis, se bordent de constructions nouvelles. Les parcours se multiplient et s’enrichissent. Les squelettes de béton délaissés deviennent des lieux forts pour les riverains. Les friches retrouvent leur jeunesse. Les rues se repeuplent.
Et deux quartiers défaits n’en font plus qu’un.
Un symbole de cette réunion ?
Une ligne droite joignant une artère majeure à une propriété vieille de deux siècles. Laquelle propose une halte bienvenue dans les docks industriels.
Magnolias, prunus et lauriers-roses bordent cette voie, leurs fleurs égayant le chemin presque toute l’année. La nostalgie peut même s’installer pour le promeneur transporté par leurs effluves. Quand la nuit survient, les lu- mières d’appartement et l’éclairage rasant au sol n’empêchent pas, dès lors qu’on lève le nez, d’admirer le ciel étoilé. Et venant rompre le silence, le clapotis abreuve la fontaine.
Résumé
Intentions :
Pesant témoignage de la crise industrielle des années 80, les friches ont joué un rôle essentiel dans la relance du Turin des années 2000. La requalification de l’axe ferroviaire, la Spina Centrale, a permis de convertir cette ville post-industrielle dégradée en une métropole florissante. Nous nous intéressons au dernier segment de la Spina, qui n’a fait l’objet d’aucune intervention faute de financement. Dans ce quartier périphérique, nous choisissons de valoriser le patrimoine architectural présent et de privilégier la subtilité du raccordement Est-Ouest, mettant ainsi fin à un système infrastructurel hors d’échelle.
Programme : Projet urbain (groupe) Ambiances urbaines (individuel)
Situation : Turin, Italie - Spina, segment n°4
Année : 2012 - Master 1 - Politecnico di Torino
Développement
Crise et relance
Les aires industrielles désaffectées ont joué un rôle essentiel dans la relance de Turin dans les années 2000. La requalification de la Spina Centrale (trad. colonne vertébrale) a permis de convertir cette ville post-industrielle en une métropole florissante. La première pierre de ce projet consistait à mettre en place un réseau ferroviaire souterrain relié à la nouvelle ligne de métro. L’espace libéré en surface devient le support de la métamorphose de l’image de la ville.
- Le premier segment de la Spina accueille l’immense campus du Politecnico di Torino: l’industrie lourde laisse la place à un lieu d’innovation technologique reconnu.
- La Spina 2 correspond à Porta Susa, une des deux gares principales de Turin, à proximité de laquelle est implanté l’unique gratte-ciel de la ville.
- La Spina 3 quant à elle concentre des tours de logement, des bureaux, un centre commercial et un parc de 450 000 m2.
- Dans le quartier périphérique et résidentiel du quatrième segment de la Spina, nous choisissons de valoriser le patrimoine architectural de la zone, et de privilégier la subtilité du raccordement de la ville sectionnée depuis plus de deux siècles. L’axe historique disparaissant au profit de nouvelles connections, la Spina 4 signe la fin de la logique infrastruturelle de ce système hors d'échelle.
Patrimoine architectural et stratégie urbaine
projet urbain et ses alentours
projet urbain et ses alentours
à requalifier
La nouvelle urbanité assurant la perméabilité des deux partie de la ville est écrite à partir des fragments d’un patrimoine délaissé.
Conserver, requalifier et réutiliser les édifices témoins du passé agricole et industriel de la ville sont un des enjeux de ce projet.
Les squelettes de béton des entrepôts et les ruines d’une prestigieuse propriété du XVIIIe sont à l’origine d’axialités insoupçonnées.
Leur réhabilitation permet d’accueillir des programmes publics entourés d’espaces verts et desservis par une mobilité douce. Ils offrent des services et un dynamisme auparavant inexistants dans ce quartier.
Nous tissons une forte identité urbaine à partir de la mémoire des lieux et des nécessités actuelles.
Ambiances urbaines
Ambiances diurnes et nocturnes
- Stimulation visuelle (oeil)
Le château d’eau des Docks, l’émergence du bâtiment d’angle, le clocher de l’église et les arbres du jardin public constituent des repères visuels à l’échelle du quartier. L’éclairage urbain les met chaque soir en scène et renforce leur présence dans le paysage nocturne. La rue piétonne avec ses rangées d’arbres et son éclairage au sol possède elle-aussi une identité visuelle forte.
- Stimulation sonore (oreille)
Le clocher et la fontaine ont également une empreinte sonore dans le territoire. La singularité de l’ambiance acoustique de ce lieu renforce son identité. Le son induit de manière inconsciente un état d’esprit et stimule l’imaginaire.
- Stimulation olfactive (nez)
La rue piétonne est bordée d’arbres dont la floraison odorante se succède au cours des saisons, créant ainsi une identité olfactive du parcours tout au long de l’année.
- Stimulation sociale (main)
L’église et son clocher, la fontaine et le parc sont des lieux d’agrégation sociale situés dans des endroits stratégiques : point de repère au bout d’une rue, à proximité d’axes importants, d’équipements ou de services.
éclairage et végétation
éclairage et végétation
La rue piétonne bordée de logement présente une section stratifiée : la partie centrale piétonne et cyclable est encadrée par des espaces verts surélevés correspondant à l’espace collectif semi-privé du front bâti. Ils sont abondamment arborés de manière à accentuer la séparation entre les sphères privée et publique.
Cette barrière végétale est composée de trois types d’espèces dont la floraison s’alterne :
- Magnolia Grandiflora (jardins publics) feuillage persistant, hauteur entre 20 et 30m, floraison été
- Prunus Cerasifère (arbre d’alignement) feuillage caduc, hauteur entre 5 et 8 m, floraison fin hiver/printemps
- Laurier Rose (mise à distance végétale) feuillage persistant, hauteur entre 3.5m, floraison été/début automne
Les murs de soutènement des espaces verts surélevés est doté d’une assise continue sous laquelle se loge l’éclairage urbain.
La rue est éclairée depuis le sol et par les fenêtres illuminées des appartements. La proscription des éclairages en hauteur offre au promeneur une vue sur le ciel étoilé, phénomène peu perceptible dans nos villes.