> Je m'appelle Victoria Halimi
je suis architecte diplômée d'état.
Je fais de la photographie et de la vidéo.
Je vis et travaille à Paris.


Celle qui a été dévorée
> LIVRES
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« Tire la chevillette, la bobinette cherra. »
Le petit Chaperon rouge tira la chevillette, et la porte s'ouvrit.
Le loup, la voyant entrer, lui dit en se cachant dans le lit sous la couverture : « Mets la galette et le petit pot de beurre sur la huche, et viens te coucher avec moi. »
Le petit Chaperon rouge se déshabille, et va se mettre dans le lit, où elle fut bien étonnée de voir comment sa mère-grand était faite en son déshabillé. Elle lui dit :
« Ma mère-grand, que vous avez de grands bras !
— C'est pour mieux t'embrasser, ma fille.
— Ma mère-grand, que vous avez de grandes jambes !
— C'est pour mieux courir, mon enfant.
— Ma mère-grand, que vous avez de grandes oreilles !
— C'est pour mieux écouter, mon enfant.
— Ma mère-grand, que vous avez de grands yeux !
— C'est pour mieux voir, mon enfant.
— Ma mère-grand, que vous avez de grandes dents !
— C'est pour mieux te manger. »
Et en disant ces mots, ce méchant loup se jeta sur le petit Chaperon rouge, et la mangea.
Celle qui a été dévorée se jura que jamais plus elle ne quittera le chemin pour courir dans les bois.
Texte : extrait du Petit Chaperon Rouge de Charles Perrault
victoria h.
Oostende, gris-vert








le processus créatif, de l'intime à l'universel
Mémoire | 2013-2014
INTRODUCTION
Le processus créatif, véritable "boîte noire" de l’esprit s’élabore avec le concours de l’intuition et de la culture.
- L’intuition est un mode de connaissance, de pensée ou de jugement perçu comme immédiat. Paraissant opérer sans user de la raison ni de l’expérience, elle résulte d’un travail non conscient de l’esprit. En réalité, elle puise sa pertinence dans des souvenirs enfouis dans l’inconscient individuel.
- La culture est définie en sociologie comme "ce qui est commun à un groupe d’individus" et comme "ce qui le soude". Ce "réservoir commun" forme le socle de la mémoire et de l’inconscient collectif. Il s’exprime individuellement chez l’Homme à travers des réminiscences.
Il apparaît alors que tout processus créatif possède une dimension intime et universelle.
POSTURE & HYPOTHÈSE
L’architecture est - au-delà des courants de pensée et des mouvements architecturaux - le fruit de la subjectivité de son concepteur et l’expression d’une mémoire collective.
Par ce travail, je cherche à étayer cette posture et fais l’hypothèse que le souvenir et la réminiscence constituent la matière première de l’architecte.
LEXIQUE
- Souvenir
“Les souvenirs sont une production de notre appareil psychique [respectant une structure figée : un lieu, un temps, une action et un ressenti]. Ils sont le précipité de pensées, de sentiments et de sensations que nous avons emmagasinés en nous. Ils peuvent avoir trait aux désirs enfouis, ainsi que le notait Freud, comme ils peuvent avoir trait à nos peurs, à nos attentes, à nos espoirs.” (Patrick Estrade, 2006)
STRUCTURE
1 - Comment le souvenir influence-t-il l’oeuvre de l’architecte ?
Je vais notamment me demander si les souvenirs les plus anciens et les plus persistants -les souvenirs d’enfance- ont une influence prédominante dans le travail de l’architecte.
J'observerai également la manière dont l’architecte transfigure ses souvenirs dans son architecture.
2 - En quoi l’architecture -par le biais des réminiscences- est-elle l’écho de la mémoire collective ? Comment parvient-elle à induire un état d’âme chez l’usager ?
Je pourrai constater la dimension universelle de la mémoire et de l’art et étudierai l’impact des représentations collectives sur la perception, mais aussi sur la conception de l’espace. Par la suite, j'évoquerai les ressorts de l’implication (consciente ou inconsciente) de l’usager dans l’architecture.
CORPUS
Étude du travail de trois architectes contemporains ou figures du XXe siècle: Luis Barragán, Glenn Murcutt et Peter Zumthor.
Lecture de leur œuvre à la lumière de leur vécu : quels éléments d’architecture conditionne-t-il?
- Réminiscence
Dans le langage courant, le terme réminiscence revêt des significations diverses, qui ont pour thème central l’origine -consciente ou non, précise ou inconnue- du souvenir. On distingue deux aspects majeurs : le caractère extérieur du souvenir (emprunt) et son apparition inattendue. Le terme réminiscence possède ainsi une double signification: d’une part l’écho à une mémoire collective, et d’autre part la faculté de provoquer les souvenirs.